06 juillet 2012

La porte aux oiseaux de Katie Hickman

Titre original : The Aviary Gate

Résumé :
De nos jours, Elizabeth Stavelay, une universitaire londonienne faisant des recherches sur la captivité, découvre un fragment de texte concernant une jeune femme Celia Lamprey qui aurait disparu en mer alors qu'elle allait rejoindre son fiancé, Paul Pindar, mais qui en fait aurait fait partie du harem du Sultan de Constantinople en 1599. Voulant en savoir davantage et fuyant un amour malheureux, elle part à Istanbul sur les traces de Celia et Paul...

Mon avis :
Il y a une 15-20 ans, j'étais très friande de ce genre de roman mêlant histoire, aventure et romance. Et puis je suis passée à autre chose. L'an dernier, après avoir lu quelques bonnes critiques sur ce livre, j'ai eu très envie de le découvrir. Et c'est grâce à Nanet qui me l'a gentiment donné qu'il s'est retrouvé dans ma Pal. J'ai mis un peu de temps pour le lire mais je suis ravie de l'avoir fait. C'est une très jolie histoire qui nous emporte sur les rives du Bosphore et nous entrouvre les portes du harem du sultan.

Fin août 1599, Paul Pindar, marchant anglais, se trouve à Constantinople afin d'offrir un magnifique cadeau au Sultan de la part de la reine Elizabeth I. Par son entourage, il entend parler de la présence d'une jeune femme européenne dans le harem du sultan dont la description correspond à sa jeune fiancée, Celia Lamprey, disparue en mer deux ans auparavant. De nos jours, Elizabeth Staveley, une universitaire anglaise faisant des recherches sur la captivité, trouve un fragment de texte mentionnant Celia. Si elle trouve facilement mention de Paul Pindar dans les livres, rien ne dit que Celia a vraiment existé. Fuyant Londres et un amour voué à l’échec et voulant en savoir plus sur Paul et Celia, elle part alors pour Istanbul pour en découvrir davantage...

Quand j'ai commencé ce livre, j'ai énormément pensé au roman de Michel de Grèce, La nuit du sérail, qui contait la vie (romancée) de la cousine de Joséphine de Beauharnais, Aimée Dubuc de Rivery, jeune créole enlevée lors d'un voyage en bateau vers la France et qui vécut au harem de Topkapi et devint Sultane Validé (mère du sultan). Roman que j'avais beaucoup aimé à l'époque.

Comme dans La nuit du sérail, on suit donc, pendant une bonne partie du livre, la vie dans le gynécée (je ne sais pas si c'est le terme à employer ici) du sultan, avec ses codes, ses luttes de pouvoir, ses jalousies et ses coups bas. Mais j'ai bien vite oublié La nuit du sérail pour courir derrière Celia Lamprey dans les dédales du Palais de la Félicité (à l'intérieur du palais de Topkapi).

Même si ce n'était pas une découverte, c'est vraiment la partie du roman que j'ai préféré, la vie au harem avec ses étoffes chatoyantes, ses décors luxueux et sa vie hyper codifiée. L'auteur décrit très bien la façon dont était réglementée la vie des femmes du sultan, leur hiérarchie et leurs rivalités. Je n'ai pas réussi à retenir tous les termes, à part celui de la Sultane Validé (Reine Mère en quelque sorte) que je connaissais déjà. En tout cas, ce harem était un vrai panier de crabes et malheur à vous si vous attiriez l'oeil du sultan, cela pouvait vous être fatal !

L'histoire de Paul et Celia m'a beaucoup touchée. Le fait que chacun sache à un moment que l'autre est là, à portée de main, sans pouvoir espérer se retrouver un jour, une vraie tragédie ! Car évidemment, une fois que vous entriez au harem, nul espoir d'en sortir que morte ! Enfin, à priori et pas du vivant du sultan... La fin se veut volontairement floue pour laisser la porte (aux oiseaux ? :)) ouverte à notre imagination. Celia a-t-elle pu retrouver Paul ? Le revoir juste 5 minutes, se faire prendre, se faire tuer ? Peut-être la réponse est-elle donnée dans le tome 2, The Pindar Diamond (pas encore sorti en VF).

La partie contemporaine, celle d'Elizabeth Stavelay, m'a moins intéressée, à part sur la fin. Elle n'est là que pour servir la partie historique finalement et ses déboires amoureux et sa reconstruction ne m'ont pas vraiment touchée. Ça m'a fait un peu la même impression que pour Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay où toute l'histoire de Sarah et la quête de la vérité de Julia la journaliste était vraiment bien, moins la vie privée de cette dernière.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Paul Pindar, le marchand amoureux qui pleure son amour perdu, qui reprend espoir en apprenant qu'elle se trouve au harem et qui se rend compte qu'elle ne pourra jamais plus être sienne. C'est un homme droit et sympathique.

Celia m'a touchée par sa naïveté, son espoir de revoir Paul un jour et sa capacité à s'adapter malgré tout à sa situation. De prime abord, elle paraît peu armée pour affronter les aléas de la vie dans le harem mais j'ai trouvé qu'elle faisait quand même preuve d'un certain courage.

Elizabeth, comme je l'ai déjà dit, m'a peu intéressée. Mais la façon dont elle enquête sur Paul et Celia m'a elle, bien plu.

Sinon, je me suis un peu perdue dans tous les titres et personnages du harem et si on peut leur reconnaître un point commun c'est d'être machiavéliques et avoir un seul but en tête : avoir du pouvoir et survivre.

Le style de l'auteur est agréable à lire, bien documenté, on a vraiment l'impression de déambuler dans les couloirs du Palais de la Félicité ou sur les rives du Bosphore. Les chapitres alternent les points de vue d'Elizabeth, de nos jours, ou de Paul et Celia dans le passé.

En conclusion, une bien jolie histoire d'aventures et d'amour qui nous ramène dans un passé fait de volupté, de trahisons et une vie de harem que, nous, femmes modernes, avons du mal à comprendre. Et si vous voulez savoir si Celia réussira à franchir la porte aux oiseaux et retrouver Paul ou si, malheureusement, les amoureux seront séparés à jamais, lisez-le.

Note :



Ce livre fait partie du Challenge ABC 2012 de Nanet pour la lettre H 
11/26

L'auteur étant anglaise,
il fait tout naturellement partie du Challenge God Save the Livre d'Antoni
3/5

Et c'est également un livre que j'ai choisi pour
le Challenge Le tour des genres en 365 jours du Reading Corner 
11/20
2/2
en catégorie Historique

5 commentaires:

  1. Heh beh, je ne connaissais pas du tout mais déjà juste le temps de la lecture de ton billet et je me retrouve avec des odeurs orientales plein les narines ! Ah, tu me donnes vraiment très envie de découvrir cette histoire <3
    Biz

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  2. Arf tu donnes terriblement envie, je note !

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  3. Je l'ai lu à sa sortie et je m'étais régalée. Par contre, je ne savais pas qu'il y avait une suite. Merci de l'info :)

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  4. J'ai terriblement envie de le relire maintenant ^^
    C'est une histoire vraiment sublime ! Et je note La nuit du serail que je ne connaissais pas mais qui me semble passionnant ! Merci :P

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  5. @Cajou, c'est vrai qu'on s'imprègne beaucoup de cette atmosphère orientale en lisant le livre ! Contente de l'avoir fait ressortir :)

    @Elizabeth-Bennet, bien ! :)

    @Belledenuit, oui mais la suite n'est toujours pas traduite en France ! :( Et apparemment ce serait une trilogie.

    @Lady K, oui La nuit du sérail est vraiment très bien.

    Merci pour vos commentaires !

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